Chant et Bégaiement.
Commençons par quelques chiffres qui pourraient vous surprendre :
Le bégaiement est un problème complexe qui touche plus de 1 % de la population. En France, près de 650 000 personnes sont atteintes de bégaiement (oui, ce nombre est significatif !).
D'où vient-il ?
Il est important de comprendre que le bégaiement n'est pas inné, il se développe au fil du temps. Il résulte des efforts que l'on fait pour éviter les bégaiements en se battant avec les mots qui refusent de sortir. Ces efforts deviennent des habitudes, puis des réflexes (vous savez, su, su, su, suis ?). Une personne peut devenir bègue dès son plus jeune âge (entre 2 et 6 ans, et dans deux cas sur trois, cela disparaît spontanément pendant la croissance de l'enfant). Cependant, des adultes peuvent également devenir bègues après avoir subi un accident ou un choc émotionnel.
Il existe plusieurs formes de bégaiement :
Le bégaiement intermittent qui disparaît lors du chant.
Le bégaiement classique (répétition saccadée d'une syllabe).
Le bégaiement tonique (incapacité à prononcer certains mots pendant un certain temps).
Du bégaiement à la phobie de la parole :
Ce trouble de la communication est mécaniquement expliqué par une tension des cordes vocales. Cette tension vocale est une réaction à une expérience émotionnelle. Il est donc inutile de se moquer, car le bégaiement s'accentue lorsque la personne qui bégaie est impressionnée, frustrée ou en colère. Si elle doit également faire face à des moqueries, cela peut entraîner une anxiété sévère et même une phobie de la parole. Pour éviter que cela ne mène à l'isolement sous le prétexte de "sois bègue et tais-toi", il est essentiel de rétablir la confiance en soi.
Il est évident aujourd'hui qu'il n'existe pas de méthode rapide ni de méthode unique pour traiter le bégaiement. Les approches varient en fonction de la personne, de son expérience et de la nature de son bégaiement. On peut principalement distinguer deux grandes méthodes qui diffèrent, un peu comme deux équipes de football qui partagent un amour pour le même sport mais ont des styles de jeu différents : la méthode "douce" et la méthode "forte".
La méthode "douce" :
La méthode "douce" consiste en des séances chez l'orthophoniste ou le phoniatre. Son principe est de maîtriser l'élocution en comprenant le mécanisme du bégaiement et ses causes. Elle est donc plus longue et axée sur la réflexion. Les résultats sont moins spectaculaires. D'autres méthodes alternatives, telles que l'acupuncture et l'hypnose, sont également explorées. Elles visent une guérison en profondeur.
La méthode "forte" :
La méthode "forte" repose sur des stages de rééducation qui enseignent aux personnes bègues des techniques à appliquer au quotidien. Lorsqu'une personne bègue parle, elle se contracte musculairement. Cette méthode vise à travailler de la tête aux pieds, en fonction de ce que la personne veut dire, elle contracte un muscle spécifique. Bien qu'efficace, cette méthode est considérée comme lourde car la personne doit rester constamment concentrée et tendue. De plus, elle ne s'attaque pas nécessairement à la cause profonde du problème, souvent d'ordre psychologique.
En conclusion, le pouvoir du chant :
Il est remarquable de noter que le chant peut aider à retrouver la fluidité de la parole. J'ai vu des personnes récupérer rapidement une articulation fluide et une élocution normale grâce au chant. Il est important de comprendre que cela ne semble pas simple, mais cela fonctionne et mérite d'être essayé.
Jean-Michel Parera
Les méthodes varient en fonction des profils, et souvent, les personnes atteintes de bégaiement les essayent toutes avec des résultats divers. Parfois, aucune méthode ne parvient à résoudre complètement le problème. Il reste donc des défis à relever pour tous.
